Un Ange ...
Un long matin d'un dimanche orgueilleux,
un ange d'une bise agréable vint se poser
sur les plis d'un front encore trop silencieux
mais aux traits tirés tels des mots désolés.
Sur les notes mortes sous mon long archet
lorsqu'il pince les cordes voluptes et vocales
d'un cœur lancé pareil à une pierre en ricochet
sur un lac sensible où les vagues sont musicales.
Un ange effleure ce lac calme presque absent,
dont l'envoutement me garde et m'égare au loin.
Dans une torture brève, un silence innocent,
une lueur perdue brillant de moins en moins.
Sur les vagues où s'éteignent les reflets beaux
d'une ancienne lumière, forte tels mille brasiers.
Un ange se posa comme un pétale sur l'eau,
comme un baiser mou sur une joue d'acier.
Assis sur les nuages qui encombrent le ciel,
mes yeux ont vu un ange nettoyer mon regard.
Soulevant les vents vespéraux de ces ailes
recouvrant ces mots qui la gardent et m'égarent.