Au cœur de la cordillère des Andes,
Chimborazo tout proche du soleil,
Le bel endormi joue au timide,
Cachant son crâne blanc derrière les nuages,
Majestueux, tout en pentes douces.
C'est la saison sèche mais il pleut,
Ici, on parle le quechua
Avec des voix brûlées à l’alcool de la chicha,
Les indiens ont des ponchos rouges
et sont coiffés de sombreros à plumes.
A perte de vue, des collines découpées
Et les champs fleuris de quinoa d'un ton rosé,
Chisiya mama, sainte de toutes les semences,
L'apathie des lamas cohabite avec celle des vigognes.
Les coeurs simples défient l'humanité,
Vers d'autres latitudes, la vie reste à conquérir,
Dans la luxuriance forêt des brumes,
Comme un abîme qui nous jette dans l’opacité,
Ici, on respire l’air du sacré.
Et s’ouvre alors la dimension intérieure de l’être,
Il y a cette halte à guetter la lumière,
Lorsqu’elle passera de l’autre côté du versant,
Sans esbrouffe spirituelle,
L’humilité rayonnante au bout d’un rayon,
Solidaire du destin de ces êtres sages.