Poème NOIR...

Il est cinq heures ils sont venus avec le curé pour me chercher

D’  abord ils ont rasé mon crane m’ont donné des beaux habits

Je me suis assis ensuite et j’ai mangé sur le coin de mon petit lit

Alors le curé dans un langage de mort a voulu me confesser

Je me rappelle j’avais vingt ans déjà cinq ans que je suis enfermé

J’étais dans une petite ville du sud de la belle et  grande Amérique

Pas un sous en poche rien dans le ventre j’étais vraiment fauché

Je suis rentré dans une boutique j’ai volé un pain rien de fantastique

Le patron m’a attrapé et matraqué avec ses gros poings durs

Il appelé les policiers et je me suis retrouvé au fond d’une geôle

Pendant deux semaines je suis resté là seul sans aucune parole

Ne mangeant que du pain celui là pas volé ça j’en suis sur

Et un jour devant une troupe d’excités notables on m’a jugé

A trente ans de bagne pour seul  vol un morceau de pain

En prison j’ai tout eu jusqu’ au viol par des matons inhumains

Jusqu’ au jour ou n’en pouvant plus je les ai cognés de mes mains

Rejugé pour violence sur les représentants des lois de l’abattoir

On m’a offert la liberté de partir par la mort un matin de janvier

Sur une belle chaise attaché la tête dans une cagoule pas lavée

Je me rappelle j’avais vingt ans j’étais beau mais j’étais noir…