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Les victuailles du corps et de l'âme
Il est des péchés dont je m'accuse.
La nourriture qui atteint mon ventre
Et celle qui frôle aisément mes oreilles.
Ces péchés sont malgré tout très humains.
Alors pourquoi les dieux les auraient inventé
Si ce n'est pour qu'on se laisse animalement tenter.
Il y a cette nourriture que l'on dévore des yeux,
Celle que l'on goûte à grande lampée papilles ouvertes,
Celle que nous humons pour les fumets aphrodisiaques.
Tout débute par une entrée de soupe bien chaude et réconfortante,
Que l’on complète par une assiette remplie à raz bord de vin arrosée
Et on termine par un dessert succulent de crème et chocolat fondant.
Bien repus, on passe au salon tout doucement nonchalamment.
On y déguste un bon cigare avec une liqueur sucrée divine à siroter.
Et là, on se laisse aller dans des rêveries philosophiques et existentielles.
Puis il y a la nourriture musicale pour l'âme, la vraie pâture,
Cette musique classique qui crée l'état second envoûtant,
Passant directement de l'oreille au cœur sans pause entre les deux.
N'est-il pas de musiques éternelles au monde plus digestives
Que ces musiques baroques du dix-huitième siècle, celle de Bach ?
Mauvaises pensées chassées et bonnes aussitôt s'incrustent gaiement.
Oui, c’est vrai, il est des péchés dont je m'accuse.
S'il faut manger pour vivre souligne un dicton populaire,
Je pense que ces grands plaisirs justifient aussi bien le contraire.
Fin
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