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Préambule
A Katoucha Niane
Le droit de cuissage exercé par les marabouts et les mutilations sexuelles opérées par des femmes à l'hygiène négligée, sont encore et toujours constatés en Afrique. C'est parfois avec de simples épines d'acacia que les lèvres des plaies sont fermées à vif après excision du clitoris. Entravées et maintenues fortement, c’est dans la douleur, les cris et les pleurs que les petites filles subissent et endurent ces humiliations. Les nombreuses infections par manque d’antisepsie entraînent bien évidemment des complications irréversibles et parfois la mort. Alors bien que ces peuplades soient profondément imprégnées de croyances religieuses, devons-nous malgré tout laisser continuer ces pratiques sanguinolentes et barbares ? Les coutumes ancestrales doivent-elles supplanter le quotidien lorsque celui-ci ne parle que d'hygiène, de liberté, de vie et de dignité ? Je respecte les traditions mais essayer de les adapter à l'avancée des connaissances me semble plus raisonnable.
Une top model noire, Katoucha Niane, qui s’insurgeait contre l’excision fut retrouvée noyée dans la Seine en février 2008. Princesse Peule admirable, mutilée elle aussi à l'âge de neuf ans et violée à douze ans, prenait fait et cause pour la population féminine africaine. Alors que s'est-t-il passé ? Nul ne le sait mais cette lutte doit continuer pour redonner à la femme sa dignité légitime. Je sais que de par le monde des mouvements féministes essaient de dénoncer ces méthodes archaïques mais elles s'attaquent aux tabous, aux religions et aux us qui sont réfractaires à l’avancée des sciences.
Ces rites ancestraux, à l'origine ancrés dans des civilisations retirées, gagnent du terrain avec l’utilisation et la rapidité des moyens de locomotion. C'est ainsi que ces actes barbares qui flattent l'ego de certains hommes, se produisent dans nos villes et parfois près de chez nous. Les organismes qui luttent pour défendre l’intégrité et la dignité de la femme, se heurtent aux pressions et aux forces répulsives des intégristes africains. Ils refusent toute évolution de vie moderne et ne veulent en aucun cas s’adapter aux conditions d’une société plus égalitaire. Il est d'autant plus difficile de contrôler ces actes qu'ils se font en catimini sous l'emprise d'un chef de famille exigeant voire machiste. La médecine préventive, les centres sanitaires in situ et mobiles associés aux droits de l’homme sont expressément souhaités mais la religion n'épousera jamais la science.
Le bourgeon sacré
(A Katoucha Niane)
Tel un rubis gemme d'amour
Dans un écrin berceau de vie
Bourgeon sacré, gland de velours
Bouton des sens brûlant d’envie.
Telle une fleur caressant l’onde
D’une rivière aux doux plaisirs
Pour que jeunesse au chaud ne fonde
Près de l’oiseau qui fait jouir.
Tel un appeau en apparat
Glissant sur l’eau d’une complice
Cherchant duvet et beaux appas
Gibier à plume à barbes lisses
Tel un soldat au mont Vénus
Près du fourré des juvéniles
Bravant l’assaut du flot des russes
En protégeant l’entrée fragile.
Tel un bonbon saveur groseille
Sucré salé par maquereaux
Mouillant les lèvres de merveilles
En salivant la libido.
Mais ce lotus en éclosion
Sous sa capuche au fier calice
Emeut la femme en pâmoison
Dans une extase ondulatrice.
Fleur déflorée par pieux ascète
Pistil blessé par marabout
Ecartez-vous de tout prophète
Qui rompt l’hymen sans son boubou.
Svelte africaine au corps sculpté
Défendez-vous contre l’outrage
Car excisée ou mutilée
Pas de plaisir sans doux voyage.
Et Katoucha nymphe d’ébène
Princesse Peule au fond de l’eau
Sur flot de pleurs dort dans la Seine
Auréolée d’un blanc halo.
Paisansage
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