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Je joue des cornes de girafes
Comme on appuie sur des pistons...
Gonflant leurs ailes mes poumons
Font de la terre un papillon...
Me vêts d'étoles de poussière
Aiguise les dents d'un smilodon...
Le soleil mâche ma lumière
En digérant mes fins rayons...
Je suis l'envolée d'un pygargue
Porté par un essaim de lyres...
Mon rire est feuille d'aluminium
Froissée
Pour mieux s'épanouir...
Je vais l'amble dans les bois gourds
Frotter mon cuir aux tristes hêtres...
Où l'océan se vaporise
Je sème des queues de comètes...
Je me nourris de fleurs séchées
Larmes taries de demoiselles...
Dans le lit d'un fleuve anguille
Mes souvenirs à saute-mouton
Explosent en milliers de trilles
Jaillissement d'un orphéon...
Sous chaque pore de ma peau
Palpite un coeur...
Je suis l'amour
Je suis la joie
Je suis le jour
Foin de la peur !
Chute...
Ma mère tu as éteint l'étoile
que j'arborais sur mon plastron
Ton vieux mouchoir de naphtaline
A étouffé tous mes espoirs
Mes clairs désirs
Jeunesse et foi
Paix
Avenir...
Ta main aux veines palpitantes
S'est faite poing...
Un jus saumâtre
De coeur pressé
Coule désormais
En lait caillé
Sur ces clichés
Eparpillés...
Et mes rondes de poulpiquets
Gisent dans un coin...
Malgré toutes ces vies inertes
Qui furent miennes
Mouchées par tes mots abat-jour
Malgré tes paupières en pantenne
Ton rire glaçant de lycaon
Ma mère pourrais-je
Juste un seul jour
Entièrement
Sans un soupçon
Juste une seconde
Le temps d'un souffle
Le temps d'un monde
Avec passion
Et déraison
Innocemment
N'être rien d'autre
Que ton enfant ?!
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