L’histoire des deux clowns
Il arrive doucement, discrètement
Le visage pâle, blafard, décoloré
Comme si le sang l’avait déserté
Une larme coule tendrement
Il est beau et terrifiant à la fois
Le visage même du désespoir
Il semble errer dans un grand noir
Le mot même lui est inconnu :
La joie Il parle sur un ton très doux
Le visage blanc, il est sage
C'est qu'il n'est que de passage
Une larme coule sur sa joue
Il a le visage blanc, celui de la tristesse
Le plus beau de tous les sentiments
Il semble être en proie aux tourments
La larme coule sur sa joue, sans cesse.
Il à un compagnon joyeux et drôle
Le plus gai luron que l'on connaît
C'est qu'il fait rire, avec son air tout étonné
Un dispensaire de joie, c'est son rôle
Il vous semble être heureux son sourire
Le plus désespéré des deux il est
Il a peur de cette souffrance cachée
La dissimule derrière vos rires
Il est une similitude très étrange
Le cœur de ces deux là est le même
Il se peut, mais oui, c'est le même
Mais quelque chose, au fond, change
Il est un être près de vous, tout près
Le caché, le plus discret parmi vous
Comment tient t-il encore debout ?
Une force le tient, comme un prêt
Il me semble être de ceux là
Les deux clowns vivent en moi
Ils dégagent un mal de joie
Le plus triste. Je suis las
Il se trouve que longtemps, devant vous
Ce que j’ai fais, je me suis caché
Le mal me ronge que je ne peux partager
Un clown joyeux j’ai joué pour vous
Il est enfin arrivé le jour maudis
La nuit s’y confond, plus de rires résonnants
Il fallait bien qu’arrive ce moment
Le spectacle du clown riant fini
Illusions d’une vie trop longtemps jouée
Le clown blanc apparaît devant vous.
Cette larme coule toujours sur sa joue
Un espoir peut-être de vous charmer
Il y a un être excité et enjoué, mouvant
Le voila disparu envolé maintenant
Il ne reste que le clown au visage si blanc
La loi du plus triste joue douloureusement.
Le Clown