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L’esprit voltige et s’égare dans l’abîme du non-être
Une colombe blessée par le temps perdu qui trépasse
Murmurant à l’oreille des sourds la complainte du maître
Larmoyant mais néanmoins soumis au choix qui le terrasse.
L’onde est propice ce soir, et l’âme se prend à rêver
Glissant sur les flots scintillants ou la lune se reflète
Compagne nocturne du timonier au grand foc hissé
Les yeux perdus vers l’horizon en impénétrable ascète.
La tempête gronde à l’ouest et le vent forcit durement
Les flots se déchaînent soudain et les mâchoires se serrent
Le frêle esquif se bat contre la furie des éléments
Victorieux ou vaincu, chaque minute semble dernière.
Le vent hurlant dans les cordages des voiles ramenées
Ne trouble pas le navigateur avide du combat
Ni les paquets d’eau à vouloir sans trêve désarçonner
Arc-bouté à sa barre sans gloire il lutte et se débat…
L’ire céleste apaisée le laisse vide et épuisé
Mais au fond de lui se réveille déjà l’évocation
De ce grain qui enfin de sa vie fera l'expatrié
Le rêve d’un monde sans attache ni absolution …
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