Matins glacés
Ce frais matin de printemps où les fleurs jaillissent
De ces prés enchantés qui de sa vie furent le berceau
Ce frais matin de printemps qui chante les prémices
De ces doux instants, premiers témoins du renouveau
Elle monte vers le ciel bleu de ces matins éthérés
La prière de l’enfant qui tend son cœur impatient
Amant juvénile à la passion impétueuse et agitée
Implorant la flèche ultime sur l’amour qu’il défend
Mais le temps a sculté peu à peu les ombres de sa face
Et sans prévenir fait sonner le glas de l’angélus funeste
Oublié ce Cupidon indifférent, froide statue de glace
Qui recouvre ses rêves, de son noir manteau de peste
Ce froid matin d’hiver quand les pleurs jaillissent
De ces prés maudits qui de sa vie furent le tombeau
Ce froid matin d’hiver qui inflige tous les supplices
De ces maudits instants, derniers témoins du bourreau…