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Il y a chez tous les poètes un paradoxe surprenant :
Une période à laquelle tout le monde aspire,
Mais qui bizarrement pour le poète est un blanc
Car il ne peut rien lui arriver de pire.
Il s’agit du bonheur. Ces moments où tout va bien
Et qu’aucun souci de la vie n’entrave son chemin ;
On prend goût à la vie, et on perd celui d’écrire ;
Plutôt que déverser son cœur, on préfère rire.
Mais comme on dit toujours : « tout bonheur a une fin ».
Un jour, le malheur revient, on appelle ça le destin…
Les anciennes brèches du cœur peu à peu saignent
Et c’est bientôt dans son sang que le cœur baigne.
Un sentiment de déjà vu, à moitié nostalgique survient.
On se sent délaissé, incompris, et la vie change de teint.
Ces jours joyeux sans soucis ni poésie
Laissent place à d’autres noircis et aigris.
Cependant, on reprend alors sa plume
Pour faire sortir quelques vers de cette brume.
Peut-être est-on fait pour souffrir et écrire
Afin de décrocher à un grand nombre des sourires.
Être poète, ce n’est pas les projecteurs et les honneurs,
Mais plutôt les incessantes douleurs d’un donneur
Qui au bonheur des autres a sacrifié le sien
Afin de continuer à écrire pour leur bien.
Les périodes blanches sont comme des congés :
Un petit temps de calme avant d’être à nouveau hanté.
On peut tenter d’éviter cette mélancolie qui semble vaine
Mais elle nous rattrapera tant que les mots couleront dans nos veines…
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