Je suis la faille du doigt sur mon bras écorché,
Elle me ressemble, s'enfonce, un sillon, une tranchée.
Retranchée comme moi, ô sombre hémorragie,
La cicatrice, ma force, est ma faiblesse aussi.
Je suis la faille, c'est moi, celle qui voulait tant,
Faire une petite "coupure", avec la vie, les gens.
J'ai essayé de fuir, de sortir de ma tête,
D'oublier cette blessure, juste d'un coup de baguette.
Je me convaincs sans cesse, sur le fil du rasoir,
Que tout ce que l'on vit doit se nourrir d'espoir,
Je ne peux oublier, tout s'enchaine très vite,
La détresse passée, la peur, mon corps s'agite.
Souvenirs, traumatisme, et quand la lame s'enfonce,
Le pétale de rose déchiré par la ronce,
Les larmes de sel consolent, coulent, couleur de sang,
La mémoire de ma peau aura besoin de temps,
La mémoire de mon coeur sait pourtant qu'il faudra,
Vivre éternellement avec ces blessures là.
La colère maintenant s'empare de toute mon âme,
Non, ce n'est pas ma faute, je n'fais plus l'amalgame.
Cette cicatrice là, reste à jamais en moi,
Et quand je la regarde, je vois avec émoi,
Le combat, le courage et l'amour de la vie,
Traçons notre chemin, osons, c'est un défi!
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