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APOPHTEGME MORTEM
Il faudrait savoir vivre avec la mort,
Admettre, concéder en cet état naturel,
L'accepter dès les battements de la conscience,
Ne pas la réfuter, l'éclipser en assauts du sort,
La ressentir d'évidence, sans craindre son aile,
La reconnaître, l'admettre en claire connaissance.
L'appréhension de la mort découle d'éducation manquante
Qui engendre et provoque une peur irrationnelle,
Effroi, angoisse, frayeur face à l'inconnu,
Aussi a-t-on crée des croyances, des religions clinquantes
Où certains s'agrippent, se harponnent, s'attellent
Afin de ne succomber en hurlements obtus.
Tout comme à apprendre à marcher, à parler, à écrire
L'homme devrait être confronté en la stricte réalité,
Parabole ou chaque nouveau né serait doté d'un livre:
Quelques lignes, feuillets, chapitres ou tomes à lire
Et lorsque la dernière page serait tournée
Son histoire serait bouclée, tel son temps à vivre.
Il faudrait savoir vivre avant la mort
En la magnificence du présent, en la seconde à venir,
Prendre goût au bonheur, le savourer à chaque instant,
L'important n'est de savoir si il y a vie après la mort,
Si les dieux nous encenseront de récompense ou repentir,
Mais de profiter ardemment de chaque instant restant.
La vie, la mort, inséparables notions de relativité:
Un navire qui se fond à l'horizon
N'en n'est pas pour autant disparu,
Il existe un foisonnement d'horizons
Où en d'autres regards il s'offre à naviguer.
De même pour l'homme, sa présence jouant en d'autres nues.
La vie, la mort, sources vives et inconditionnelles
Où l'existence se décline au cadran des horloges,
Leurs "tic tac" s'égrainent en l'harmonie de nos coeurs
Déposant le reflet troublant de silhouettes jumelles,
Nul ne peut soustraire leurs cillements, l'on ne s'en déroge,
De la vie à la mort n'apparaissent qu'influentes lueurs.
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