De fines gouttes chutent et s’amoncèlent au sol,
Légères, elles s’envolent,
Portées par le souffle du vent qui les caresse
Et les noie de tendresse.
Leur triste mère se libère de ses larmes,
Elle use de ses charmes
Pour séduire l’imposant et puissant tonnerre,
Qui est maître sur terre.
Jaloux de cette offrande aux plantes paysannes,
Par sa foudre il profane
Le précieux sanctuaire de Dame Nature,
Qui perd de l’envergure.
Ainsi tonnerre et pluie se mêlent et se déchaînent,
Pris d’amour et de haine,
Les astres scrutent ce spectacle coloré,
Pleins de curiosité.
L’eau et la foudre se haïssent mais s’adorent,
De la nuit à l’aurore,
Ils se mordent et se dévorent, s’enlacent et s’embrassent,
Et jamais ne trépassent.
Caresses amoureuses, morsures enivrées,
Amour et cruauté,
Ils chantent leur romance, ils crient leur jalousie
Pleines de poésie.
Leur rage sentimentale semble sereine,
Tel un chant de sirènes,
Nous calme, nous plonge dans un sommeil délicat,
Un rêve plein d’éclats.
Majestueux miroir de la nature humaine,
Ces éléments s’enchaînent
De sentiments violents, l’amour et la haine,
Invoquant joies et peines.