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CANTILENES
CHEVANCES DE MARS
Mars, premier des dix mois en l'époque antique
A l'équinoxe était fêté le jour de l'an
Sacrant ainsi la fin des jours nostalgiques
En la gloire de la prime lune du printemps,
Ainsi était célébré le retour des beaux jours
Imprégnés de fastes exhubérants et d'amour
Sous le joug d'exordes de période guerrière
A l'image de Martius et sa démarche altière
Mars
Lésé des Grégoriens qui te classent troisième
Tu n'en gardes pas moins un caractère suprême,
Tu te déclines en Martius, dieu de la guerre
Et tu guerroyes dans les conflits de l'atmosphère
Chaud froid
A la fois
De l'heure Phrygienne, entre Ventôse et Germinal
Tu as gardé ta colère tempétueuse,
Vent glacial, neige incontrôlée, pluie fougueuse,
Tu sais te radoucir en grand maître impérial
Nous laissant percevoir des aubes nouvelles,
Des lendemains de senteurs aux couleurs pastels
D'eau et de feu, poissons et béliers
Tu en restes imprégné
"Si mars vient en courroux
Il finira trop doux"
"Quand en mars il pleut
Sois heureux tant que tu peux"
"Quand mars se déguise en été
Avril prend ses habits fourrés"
Tu es arrivé courroussé, ébouriffé:
En ta chevelure le sursaut de l'hiver
Secouant les paysages de froideur nivéenne,
Déconcertés par tes assauts d'ire accerbée
Tes accès d'humeur glacée versés sur la terre
Nous ont plongé en langueur lancinante et vaine,
Tes légendaires giboulées semblent disparues
Au profit de flocons en les plaines, en les nues
Parfois tu laisses paraitre queques trêves
Ravivant en nos mémoires les souvenances
De caresses brûlantes aux fragrances de sève
En de délicats arpèges d'allégeance,
Buissons, amandiers, pêchers tout en floraison,
Comme par miracle ils ont vaincu l'hiver,
Jacinthes, crocus, flore sauvage germent de terre
Eclairant les jardins, les champs et les vallons,
Le printemps bâtit son nid avec patience,
Symbole de persistance et de persévérance.
L'indomptable mars vient de prendre son envole
Les sourires d'avril se dessinent en farandole...
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