Poème Cupidon, dehors !

Je t'en ai envoyé des lettres et des missives,
des cartes écrites à l'encre bleue permissive.
Tant de paquets amoncelés sur ta rive.
J'avais pardonné, excusé toutes tes dérives.

Mais, c'est finit ! plus de compassion pour les traîtres.
A tout jamais, merci de ne plus apparaitre.
Ne chantes plus mon nom, ne traine plus sous mes fenêtres
Je te renie, tu n'as jamais été mon maître.

Ah! je ris, je me gausse de ton incompétence.
Comme tu es laid et comme tu es plein d'arrogance.
Sur ton arbre perché, tu fais la surveillance.
Descends, il faut qu'on parle des abus de confiance.

Tu ne sais pas viser, pourquoi tu continues ?
Changes de métier, fais que ta carrière évolue.
Sinon comment jeter sur lui mon dévolu.
Tu es ma fausse note, celle qu'il faut que j'évacue.

Comme pour ton nom, c'est ta fin qui parait plus belle.
Cupidon, donnes à l'humanité ton échelle
Pitié ! jettes ton arc en forme de lune de miel.
Car je sais comme tes flèches peuvent regorger de fiel

Encore une fois, tu as manqué ta cible,
quand son coeur est froid, ton échec est tangible.
Et mon coeur à moi, qui n'est pas insensible,
se désole déjà de ces rêves impossibles.

J'ai ta flèche en plein coeur, plantée comme une erreur.
Sur le désert de mes peurs, une armée de fleurs,
ondule au gré du son des mélodies du choeur,
qu'à créer cette union en toute impudeur.

Des fables et des chansons résonnent, plein de vacarme,
Vantant de belle façon et les rires et les larmes.
Comme les belles ont raison d'user de leurs charmes,
qui à tort ou à raison ferait taire l'alarme.

Pour un temps ou pour de bon, sortir de sa cage,
De face ou à reculons, un échange d'otage.
Le tien contre le mien, équitable partage.
Voila, comment le terrain entre nous s'engage.

Je n'appelle pas cela du travail d'orfèvre.
Regarde mieux ta liste, tu me rends chèvre !
Cesse tes envoutements et tes douces fièvres.
Dans cette course folle, ton génie soulève un lièvre.