Passion d’une simple Nuit.
Cette sève furieuse,
Du plaisir qui se démet,
Sur une danse orgueilleuse
Au crépuscule soumet.
Le son fort, d’une guitare
Est allègre en quai de gare.
La sueur déverse au soir,
Quand rougit du feu la braise,
Souriant tout à son aise,
Laisser le temps sans devoir.
Souple couleur amarante,
Vole frou-frou rutilant,
Au rythme fougueux enchante,
En désirs vœux d’un galant.
Âme perdue éphémère,
Sur cet accord se libère.
Andalousie il se meurt,
Sous une nuit, fureur sombre
Déjouant le ciel d’une ombre,
Au puits de son libre cœur.
Gitane, acajou sublime,
Claquant le sol du talon,
Secoue une transe intime,
Ce gueux s’offre du galon.
L’âme vibre à la lumière,
Sur le fil en sa lisière,
Entre prière et refrain
Du sibyllin, la louange
Qu’il chantonne à son bel ange,
Mettant son cœur tout l’entrain.
Puis poser sa quintessence,
Amour perdu temporel,
Sous la faveur sa présence,
Dans ce rythme corporel.
D’une émotion extrême,
Jette de son trouble même,
Guette d’un doucet renom,
Quand parfois dans ce silence,
Entonne seule l’instance,
Andalousie en un son.
Finit cette nuit à l’aube,
La soif des sens se tapit,
Sous le samit de sa robe;
L’intime désir souscrit,
En aucune pénitence,
Passion qui en substance
N’atteint pas le conscient,
Où chacun omet dans l’heure,
Point de trahison ne pleure
Comblant sûr l’insouciant.