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Sève…
Le chêne de mon enfance, là bas, près de la rivière, me regarde…
Tableau brun, griffé de mes joies et de mes tristesses,
Compagnon des premières heures, mon frère de musarde,
Témoin patient, de mes aveux, de mes amours, de ma jeunesse…
Les yeux clos, je revois cette lumière au travers de ton feuillage…
Milles pinceaux caressent la toile de mes souvenirs
Une douce brise se lève et du livre de ma vie tourne les pages
Je respire tes ombrages mon ami, une dernière fois avant de partir…
Bercé par tes complices silences, de ta force, tu m’as rempli…
Tes racines puissantes se mêlent au miennes ce soir
Et la sève qui coule en nous , le sang de ta vie, de ma vie,
Gonfle mes veines pour l’hallali de mon histoire…
Le temps des larmes n’est pas venu mais celui des rêves…
Accrochés à la plus haute de tes branches
Comme les fruits défendus de cet arbre penché sur la grève
Plage lointaine pour les amants du dimanche…
Mais déjà mon vieux cœur essoufflé s’emballe et se perd…
Un rythme étrange et envoûtant dans ma poitrine
L’obscurité, le silence, l’absence, puis le néant de mes pairs
Je m’envole enfin… le soleil à l’horizon décline…
Mes branches s’étirent dans ce bel après-midi d’automne…
Un souffle léger secoue mon feuillage
et porte les sons des ébats de la vie… au loin une cloche sonne…
Un enfant s’est endormi sous mon ombrage…
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