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Dans cette abondance de nourrissons
Il fût facile d'en perdre la notion
Les barreaux d'un lit pour seul horizon
L'unique pièce sordide d'une pension.
Déposés dans une cage, j'enrage
Le vilain mouflet sans nom, pas sage
Mes cris bavent le lait fermenté
Mes mains agrippées au néant pour lutter
Le bâtard oublié, qui ne parle pas
Dans mes couches moi le merdeux
Mes yeux effacés par la peur, malheureux
d'être venu, celui qui ne s'embrasse pas.
Le rejeton, pour être débarrassé
une tétée d'un biberon ou coûle un vide
de mal aimé, le mouflet aux rides
profondes, la gangrène de la société
Ce marmot à l'édifice fragile
bancal, je erre sur des routes
Sans affection , l'humain que je redoute
Moi le gosse qui sert à rien, l'inutile.
Je n'ai pas eu la bonne pioche
Un gavroche des temps modernes
Celui qui n'a pas eu de veine.
Le mal né, le sale mioche.
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