Liens commerciaux: @ |
Rue des violettes !
Etrange, j'ai dans mes souvenirs un chemin...s'était hier
Chemin en terre battue, défoncé par des ornières,
Nids de poule, et les racines noueuses
D'un très vieux cerisier.
Nous y grimpions dès le mois de mai venu,
A la maraude de ses fruits juteux et nous en redescendions,
Maquillés et parés de beaux pendants d'oreilles.
Chemin bordés de murs de pierre moussues et de galets,
Percés de porte de bois vermoulu, au ferrures rouillées.
Murs de grange, de ferme, de maison, aux fenestrons à barreaux opacifiés
Par la poussière et voilés de toiles d'araignées.
Derrière lesquels vivait la terrible sorcière, sortie tout droit de notre
Imagination d'enfant. Il me revient en mémoire, un jardin,
"Un jardin de curé" où poussaient pêle-mêle fleurs cultivées
Et sauvages. Dès la venue du printemps, c'était une foison de couleurs.
Le jaune du forsythia, de la jonquille, du coucou, de la primevère
Du pissenlit.
Le rouge de la tulipe, du coquelicot aux pétales fragiles.
Le blanc du muguet, de la saponaire, nous en froissions
les pétales dans nos mains, avec un peu de salive nous
En obtenions une mousse qui nous lavait les mains à merveilles.
Le mauve des lilas entêtant, et de la timide violette qui pointait la "tête"
Parmi les herbes folles.
Le vert et mauve de la bardane avec ses chatons,
Nous faisions de mémorables bagarres, et gare à qui les prenait
dans les cheveux.
Que reste-il de tout cela ?
Un jour les pelles, tracto-pelles sont arrivés et se sont mit
Au travail. Ils ont démoli, défoncé, abattu, aplani, creusé.
Quelques mois plus tard surgissait de terre une belle résidence,
Desservie par une asphaltée et bordée de trottoirs rectilignes,
Ne laissant plus de place à la moindre herbes sauvages.
Quant aux violettes !
Il n'y a plus que la rue à en porter le nom.
La résidence s'appelle Aquarelle, est-ce pour rappeler
La palette de couleurs du jardin !
Quant aux murs, certains ont été blanchis, crépis ; et de temps
En temps, le matin, on a la surprise d'y voir fleurir
L'éclatement de formes et de couleurs " des tags", autres oeuvres d'art
Des temps modernes.
ce texte a était écrit par soeur ainé Mireille, je l'aime et je la soutien dans sa maladie jusqu'au bout !
|