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Je ne veux plus de mots
Les mots blessent et mentent,
Les mots assassins de mon adolescence,
Alors, je peins des tableaux ,
les silences de ma vie, de mon enfance
Peinture au couteau pour tuer et essayé d'oublier,
Je fais couler des larmes aux couleurs clairs obscurs,
Sur mes toiles des gouttes de lavis au ton cramoisie
Sur ses figures j'épuise les différents traits de la sanguine,
Et je cherche dans les méandres du fusain
La trace d'un visage,
La caresse d'une main,
Ou la douceur d'un baiser,
Je suis absente à ma mémoire,
Les mots ne me servent à rien.
Au bout d'une longue errance,
Et au plus profond de la solitude,
Un jour, j'ai retrouvé le goût des mots,
Leurs saveurs, leurs rudesses, leurs musiques aussi .
J'ai ouvert une brèche dans les lettres longuement cachées.
Ouvert les souffrances des écrits retrouvés d'un cahier
Bien longtemps oublié l'histoire de mon passé.
Puis je me suis engouffrée dans les lignes de ma vie.
J'ai ouvert et creusé le sillon de ce passé blessé,
Le cahier de mon enfance
Le journal de mon intimité, de mon désespoir,
Celui de ma sombre histoire et préhistoire.
Maintenant j'écris à nouveau pour effacé mon passé
J'écris comme on marche sur la terre, sur le sable,
Inlassablement, un pied après l'autre, pas à pas,
Je sais l'empreinte est sur un long chemin
de mon existence de l'adulte que je suis devenue
Cette empreinte ne sera jamais completement effacée
Peut-on écrire autrement que pour laisser une trace ?.
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