Un des enfants de l’Europe malade, saigne et pleure.
Les apothicaires, entre eux parlent de sa douleur.
Les chapeaux bleus s’agitent, on cherche des remèdes.
On fait une saignée pour lui venir en aide.
La Yougoslavie du général Tito meurt.
Elle s’évanouit malgré les pleurs et les rancœurs.
Un bâillon lui ferait oublier sa souffrance.
Ces cris et ces râles auraient bien moins d’importance.
Le fils du roi d’Arabie a été guéri.
Mais toi tu n’a pas d’or, pauvre Yougoslavie.
Vous avez tord soldats, de partout mitrailler.
Quand le veau dort, il ne faut pas le réveiller.
Sarajevo sera toujours dans nos mémoires.
Sous les bombes, la ville hisse le drapeau de l’espoir.
Nous voulons écouter les sons de l’univers.
Mais nous n’entendons même pas les cris de nos frères.
Serbes et Croates, regardez-vous dans ce miroir.
Vous verrez un pays et non un grand foutoir.