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Ou sommes-nous sinon le plus souvent
A côté de nous-même
Exilés hors de nous,
Horde cédant aux pires moments,
Les lèvres vociférantes,
où sinon au plus loin,
Reclus dans notre coin
même quand nous sommes au plus près
nous sommes si souvent et malgrè
nous sommes si loin hors de nous
où sinon dans le fouet et la toupie,
Où sommes-nous si ce n'est dans les mots qui déchirent nos lévres
Dans ceux-là qui font trou dans nos visages de fièvre
En dessinant nos bouches tordues nous dégueulons
Comme si nous cessions d'être où soudain nous parlons
Et pourtant dans le chant dont nous sommes absents
Et dans ce qui nous échappe, dans ces instants
Où sommes- nous sinon où nous avons été,
Dans la prairie clairsemée de blés fauchés,
Dans l'été et l'hiver qui brûlent nos racines,
Ou nos voix féminines ou masculines,
Voix qui se taisent,
Se retirent,
Où sommes-nous quand nous suspendons la parole
Pour ne pas laisser paraître ou apparaître l'envole,
De ce que nous sommes une simple étiquette,
Nous les analphabètes.
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