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Il ne se faut point moquer du misérable
Car heureux rester peut être peu durable.
Un pauvre paresseux qui avait hérité
De la part des aïeux fortune inestimée
Se vanta ardemment devant un pauvre chat
Qui cherchait tristement à manger ce soir-là.
« Que voulez vous manger, pauvre chat de gouttière ?
Car j’ai tous les fin mets, que j’enviais naguère ».
Et voyant son regard profond et palpitant,
Il mangea les deux parts tout en le regardant.
Le chat resta muet devant ce piètre geste,
Mais la colère montait de n’avoir aucun reste.
Il s’empara de tout ce que possédait l’autre,
Pris ses jambes à son cou, clamant « Plus rien n’est votre ! »
Le premier, sans comprendre, s’en alla sans rien,
Et sans qu’on ne lui rende son si mérité bien.
Le chat put bien manger tout ce qu’il désirait,
Et laissa l’attardé paresseux dépouillé.
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