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Je l’ai bien ajusté.
L’élastique tendu,
Tire sur mes deux oreilles.
Non, je ne verrai plus,
Ce visage qu’elle déteste.
Je voudrais oublier,
Ce qu’elle a délaissé.
Le temps passe plus vite.
Les heures semblent maigrir
Et se solidifier.
Le sol ne bouge plus,
Je peux quitter ma canne.
Mes mains hésitent encore,
Quand elles saisissent un verre.
Ce liquide qui tremble,
Me donne la nausée.
Je bois. L’eau a le goût,
Tranchant du noir silex.
Souvenir de sa langue,
Caresse dans ma bouche.
Parfois quand le jour tombe,
Pour affronter la nuit,
Je débouche le flacon,
Pour humer son odeur
Et elle me soûle encore.
La nuit est une défaite,
C’est un lourd édredon,
Pesant comme une charrue.
Alors je me souviens,
De la douce rondeur,
De ses seins-chamallows
Et du goût de sa peau,
Autour des aréoles.
Pourquoi cette dérive ?
Pourquoi mon frêle esquif,
Doit-il encore subir,
L’attaque des zoulous ?
Vers minuit, je me lève
Et devant le miroir,
Vert comme la tempête,
Je défroisse mon masque,
Qui fait déjà de moi,
Celui qui a été.
Si vous la rencontrez,
Oui, vous pouvez lui dire,
Que mon bateau prend l’eau.
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